vendredi 23 mars 2018

La PIERRE D’ANGLE du breton et martiniquais José LE MOIGNE.






Ma terre d’aube
hésite quelquefois
à saisir son passé

matière d’infini
à s’exiler hors de la bouche
les mots grincent

cependant la maison
garde le souvenir 
de ce qui fut inscrit

la pierre s’appartient
rien de vraiment facile
pas même l’imprononcé



*



Aidée par le silence
habité des rivières

dans l’espace guéable
que la pluie effiloche

la mort à terme échu
remonte la vallée



*



Car il y a toujours
des lieux de solitude

où la lumière se joue
de l’imprécis des portes

où la mémoire érige
des forteresses graves

glacis à dénombrer
les racines du temps












José LE MOIGNE
1985











©







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