jeudi 18 mai 2017

Quelques pistes de réflexion...

Un bon comédien, n’est-ce pas quelqu’un qui doit arriver à entrer à fond dans son rôle, c'est-à-dire à se persuader qu’il pense, ressent vraiment ce qu’il déclare, ou montre ?
Être un Homo sapiens accompli, n’est-ce pas, d’abord, posséder ce type d’aptitude, de don à un niveau extrêmement élevé ?
Peut-on bien simuler, mentir si l’on ne sait pas se mentir à soi-même et, mieux encore, croire en son propre mensonge intérieur ?
Les menteurs ne disent-ils pas souvent : « sur le moment, j’étais sincère ! », et le pire n’est-il pas que, parfois, ils le sont tout à fait lorsqu’ils le disent ?








C’est peut-être parce que je suis une indécrottable paresseuse que le fait de vivre m’a toujours été si pesant, que j’ai si souvent dû m’y forcer.
Rester inexistant, « non-né » nous épargne les fatigues, les luttes, le côté « rocher de Sisyphe » qu’implique la vie.
Eh oui, être, c’est un effort. Un effort constant de persévérance. Comme Spinoza l’avait bien vu.
Sentir fait bien souvent très mal. Or, vivre, c’est, d’abord, suivre les instructions de notre nature et sentir, ressentir (afin de les suivre).
Être, c’est se cogner aux choses. Et tenter plus ou moins adroitement de leur résister. On est dans le temps, dans l’usure. La preuve ? Toute mort (naturelle) d’un être vivant résulte du fait que son organisme atteint l’état de fatigue suprême, qu’il a épuisé la totalité de l’énergie biologique dont il disposait. Toute mort (naturelle) n’est autre que la conséquence d’une usure totale, causée par la vie.
Donc, à la limite, notre « problème » « life versus death » n’a nullement lieu d’exister.








Manipuler les gens et/ou donner par trop ouvertement libre cours à son fond d’ingratitude humaine congénitale n’est pas, ce me semble, un bon calcul. En effet, tôt ou tard, les manipulés (à moins qu’ils ne soient débiles ou « piégés » pour une raison ou pour une autre) s’apercevront qu’on est en train de les utiliser, ou alors qu’on les a utilisés, puis « lâchés » ensuite, et réagiront en conséquence. Le manipulateur et/ou l’ingrat acquerront la réputation qu’ils méritent et les gens seront de plus en plus nombreux à « le voir venir » (du moins s’ils ont deux doigts d’intelligence) et donc, enclins à le tenir à distance, ce qui finira par l’isoler.
Le succès de toutes ses tentatives de manipulation se trouvera, en conséquence, compromis.









Rien n’est plus fantasque, complexe, contradictoire et illogique que la psychologie de l’Homme.
Et cependant, l’Homme a élaboré le raisonnement logique.
N’est-ce pas le comble du paradoxe ?
L’a-t-il fait par pure nécessité pratique (donc, par contrainte) OU pour combattre sa propre nature ?...ET pour combattre sa propre nature ?







On dit souvent qu’il faut se méfier des personnes inconnues.
Je crois plutôt que c’est de soi-même qu’il faut se méfier le plus lorsqu’on fait une rencontre.








Finalement, notre cerveau n’est pas si performant que ça : il fabrique de faux souvenirs en mélangeant des bribes totalement distinctes de mémoire stockée ; il « catalogue » les choses et les gens en n’allant guère plus profond que les apparences les plus immédiates, les plus réductrices (notamment, ce qu’on nomme « la première impression ») et a, ensuite, un mal fou à renoncer à ses préjugés et à ses étiquettes, et il « arrange » sans cesse les « blancs », les parts du monde qu’il ne comprend pas, il comble les vides grâce à son imagination prompte, débordante autant que grâce à ses idées préconçues ; il fabule et se ment à lui-même.
Comment pourrait-il saisir la réalité de façon satisfaisante ?








La conscience est un synthétiseur des informations sensorielles. Un unificateur de nos diverses perceptions, que celles-ci viennent de l’odorat, du toucher, de la vue, de l’ouïe et de la position du corps dans l’espace.
Apparemment, d’après ce qui ressort des travaux neurologiques les plus en pointe à l’heure actuelle, c’est en unifiant nos perceptions qu’elle nous confère le sens du soi.
« Je sens, je perçois, donc je suis ».








D’où provient cette tendance générale à la complexification qui semble caractériser notre Univers ?
N’est-ce pas là un des plus grands mystères philosophiques qui se posent ?
Est-ce pour ne pas disparaître que « le simple » a dû se compliquer – dans une sorte de « contrainte » à s’étendre, à se ramifier, à s’enrichir, à se métamorphoser, à tenter d’exploiter un maximum de possibles ?








On se méfie de ceux qui ne sourient pas.
Ne devrait-on pas faire le contraire ?








Sous-estimer les femmes fait partie du schéma mental masculin.









L’essence du « mal français » ? Ne serait-ce pas le paternalisme ?








Les religions décrivent « Dieu ». Mais « Dieu », ça ne se décrit pas. Sa subtilité est sans bornes. Et bien plus que cela encore…
« Il » ne peut apparaître aux Hommes que de façon (immensément) incomplète, partielle.
Mais, en même temps, chaque spiritualité « rapproche » l’Homme  de « Dieu ». C’est en ce sens que chaque perception, chaque vision religieuse (y compris le chamanisme, l’animisme) a, au plan strictement humain, un droit absolu au respect. Toutes nos tentatives d’approche de « Dieu » (y compris, d’ailleurs, la science) ne sont et ne seront jamais davantage que des angles d’approche (maladroits). Entre autre parce que  « Dieu » (oserai-je dire par essence, par nature ?) est d’ « humeur » fuyante.








S’il y a une chose en laquelle je crois, c’est bien…le doute.
C’est par les doutes – dans LE doute – que nous savons le mieux que « Dieu » nous expédie un signe, qu’ « il » nous donne des indications sur sa véritable nature.
Sans le doute, aucune avancée de notre (rudimentaire) connaissance n’eut été possible.








Avoir des idées, ce n’est rien. Les exprimer, voilà le hic.
L’art de se faire (correctement, vraiment) comprendre dépasse largement, en matière de complexité et d’écueils, celui de penser, de concevoir.








Le communautarisme ? Est-ce un mal ou un bien ?
Quel mal y-a-t-il à rechercher préférentiellement la compagnie de ceux qui vous ressemblent, de ceux dont la présence-miroir vous met le plus à l’aise ? Ceci implique-t-il pour autant le « choc », l’opposition belliqueuse des communautés, des cultures ?
Même en France – pays qui repousse, nie (officiellement) toute forme de communautarisme – ne constate-t-on pas le développement d’une nette tendance à l’ « entre-soi » (social, ethnique ou même religieux) ?
Le « miracle mauricien », pour sa part, repose sur le communautarisme (encore nommé, localement, « communalisme »). Se côtoyer, fonctionner ensemble n’y implique pas automatiquement, loin de là,  de se mélanger de façon massive, de se fondre les uns dans les autres jusqu’à ce que toute catégorie de particularisme se dissolve.
Quoi qu’il en soit, l’ « obligation » de métissage est un non-sens, une forme de violence au même titre que l’apartheid raciste, sur l’autre versant extrême. L’Homme pêche toujours par excès. Des « communautés » qui s’entre-reconnaissent pour ce qu’elles sont sont tout à fait, ainsi que l’exemple mauricien en fait la démonstration, susceptibles de  cohabiter, et de dialoguer. Le fait qu’elles assument correctement, sans problème, leur spécificité peut fort bien déboucher sur un respect mutuel au caractère incontestable. Tout est une question d’équilibre bien compris entre proximité et distance.
Que penser de l’ « assimilation » dont les cultures méditerranéennes se sont faites les soi-disant chantres ?
Chacun sait, maintenant, que le racisme existe et perdure tant dans le monde musulman qu’en Amérique dite « latine » (ou encore en France). L’indépendance d’Haïti n’a guère mis fin au « clivage » Noirs/Mulâtres.
Aux Etats-Unis, la lutte pour les droits civiques dans un cadre communautaire n’est aucunement problématique.
Il ne faut pas confondre communautarisme et racisme, sous peine de verser dans l’hypocrisie. Plus que l’« assimilation », le communautarisme peut (sous certaines conditions) inciter au respect de l’autre. La reconnaissance et la prise en compte des différences (assumées) en constituent les fondements sains. Pris en ce sens, il est tout le contraire du « rouleau compresseur » que les Jacobins ou néo- Jacobins français vantent tant (et qui, de nos jours, se trouve dans l’impasse).
Toutefois, le communautarisme doit, cela va de soi, se garder de devenir trop rigide, s’il ne veut pas devenir une source de fractures.
Le problème réel ne se situe pas dans le communautarisme en soi, mais dans le sectarisme crispé, dans la phobie (forcément pathologique) de l’altérité (particulièrement bien « illustrée » par les lamentables et monstrueux cas d’Adolf HITLER – ou encore de l’apartheid à l’initiative des Blancs tel qu’il fut pratiqué en Afrique du Sud, ou encore de la ségrégation raciale qui régna longtemps dans le Sud des Etats-Unis, ou encore, sous certains aspects, par le système des castes en Inde).















P. Laranco.

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