samedi 11 juin 2016

Un poème de Gillian GENEVIÈVE (Île Maurice).

Je connais tes initiales intimes
En bas de page
Au cœur de l'hiver 
Elles balisent mes mots 
Noués à la lisière de l'aurore 
En marge de l'oubli 
De la nuit 
Et de ses ombres
Pour dire et redire
Dans l'instant précaire
L'infinitif du verbe aimer


Le monde est trop silencieux 
Et le paysage apparaît à contre-cœur 
Mystérieux et incompris
Aussi immense que le manque 
Et les allées bleues de la solitude
Mais je tiens entre les mains
L'incendie sauvage et salutaire
De ces mots qui me sont adossés
Au corps et à la mémoire
Et qui parsèment 
Les chemins rocailleux 
Des souvenirs


Cela monte avec la marée
Les vagues et l'horizon
Cela me parvient des vents
À la dérive à l'orée du jour redoutable
Cela se dépose sur mes lèvres
Dans le même feu
Des baisers et des étreintes 
D'autrefois


Te souviens-tu
La pudeur était abolie 
Jetée à même l'herbe
Ou dans le sable
Jamais à l'abri des regards
Et de la matière brute des illusions


Mais nous étions seuls
Les mots étaient inutiles


Et on s'aimait.








Gillian GENEVIÈVE.


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