mardi 14 juin 2016

Le VENT DES NUITS de François LAUR.


L’infime frisson des feuillages à nuit close hors la chambre (porte-fenêtre ouverte et contrevents mi-clos) serait-ce, dans l’air moite, la mémoire du seringa? On pressent d’impalpables silhouettes blotties dans le silence, l’herbe odorante, les aubépines, la futaie, le jet d’eau, une sorte de menu mais profond feulement de l’étrange, on croirait un être attardé qui effleure en marchant la maison, un friselis fluctuant comme le ferait une voix étouffée qui gémit radieuse – on murmure un aveu recherchant auditeur. La nuit bruissante prête oreille, on lui dit le profus – feuillages, étreintes, astres – dont elle se nourrit. Au delà de chaque interstice, un rien – un chuchot continue.



François LAUR.


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