vendredi 27 mai 2016

L'ABOUTISSEMENT de Patricia LARANCO.


Le ciel est rose –
là s’arrête tout chemin.
La mer est comme un gigantesque cœur qui bat.
L’ouverture du grand large qui la prolonge
est un évasement qui veut nous siphonner.
L’étrange palpitation diaphane du temps,
de la lumière pastel à teinte d’ailleurs
forme une sorte de vaste berceau, d’hamac
enveloppant le paysage en son entier.
Nous avons peut-être – qui sait ? – un rendez-vous
avec le néant et l’impossibilité.
Nous longeons la promenade, interrogatifs
et sans but – comme si tout devait aboutir
ici – où tout se pare d’un sursaut
d’énigme.
Nous sommes saouls, avons l’impression
de baller
de buter contre le souffle
de l’infini.
Les nuages nous escortent vagues et bouclés
emmêlés et très vite gobés par le ciel,
guère plus marqués que des filigranes absents
des pétales qu’on a esquissés à
l’eau-forte.
Sont-ils en train de naître ou bien
de mourir ?




Patricia Laranco.

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