mardi 19 janvier 2016

Constatations et réflexions.

La vie en société est constamment, de part en part, traversée (et assombrie) par l'envie, ou la "jalousie", si vous préférez. Cette "jalousie" se situe au croisement de la mimesis et des revendications de l'ego.
"Si lui l'a (l'est), pourquoi pas moi ?"; voilà son questionnement central.
Très tôt (dès l'aube de leur existence, sans doute), les sociétés humaines ont pris conscience de ce problème central. Elles en ont rapidement perçu le caractère potentiellement menaçant pour leur stabilité, leur existence, leur devenir. La "sorcellerie", par exemple, tourne - tout le monde le sait maintenant - autour du dépit, de la rancœur envieuse, de la concurrence plus ou moins larvée, de la vendetta secrète. Or, elle est présente dans toutes les sociétés au mode de vie "élémentaire", dans tous les groupes humains régis peu ou prou par la "pensée magique".
Vivre en société humaine, c'est, souvent, vivre dans la peur du réveil de l'hostilité envieuse (ou "jalouse") des autres.





Chaque poème me fait l'effet d'une aventure. Et je crois que c’en est une, effectivement.





Tous, nous, humains, avons sans doute en nous une certaine tendance à la mégalomanie.





La solitude, c’est, d’abord, une question de peau.
On est seul dans sa peau. Et prisonnier dedans.
Un être, c’est d’abord quelque chose de séparé. Même si, en un certain sens aussi, il est uni à tout.





Il m’est fréquemment arrivé de remarquer que le narcissisme avait une certaine vertu d’entretenir le charisme, la faculté d’ « aimanter » les autres. Le narcissique s’adore, se tient pour le centre du monde,, croit en lui plus dur que le fer et possède ce type d’assurance à toute épreuve qui permet de convaincre ceux et celles qu’il croise que sa personne, tant physique que mentale est singulièrement attirante.
Sa conviction à ce propos est si « irrésistible », si puissante, si fortement ancrée qu’elle en devient « contagieuse ».





D’une certaine façon, la poésie est une recherche de ce qui jouxte l’invisible. De ce qui frôle l’impalpable.





Ne devrait-on pas employer le verbe « survivre » plutôt que le verbe « vivre » ? Ne serait-ce pas plus adéquat ?






Bizarrement, le Temps n’est pas sans, quelquefois, me faire penser à un artiste qui ne serait jamais en mesure de terminer une bonne fois pour toutes la toile qu’il est occupé à peindre, sans répit.





Être trop proche d’une autre personne (par extension, des autres) n’est pas sans risques. S’en trouver trop éloigné en comporte également beaucoup.
Tout est, à cet égard, je crois, dans l’art de maintenir la bonne distance.






N’en déplaise aux exigences de la mentalité jeuniste qui caractérise notre époque, il ne faut pas mépriser le passé, encore moins lui tourner le dos. Pour la bonne et simple raison qu’il s’agit là d’une démarche impossible.
Le « présent », que nous vénérons tant, lui est profondément relié. Il lui doit, pour une part considérable, sa construction. Il est sa conséquence directe.
Ce sont les « vieilles histoires » (parfois couvertes de toiles d’araignées) qui, pas à pas, plus ou moins lentement, construisent les nouvelles. Le nouveau, au fond, n’est jamais qu’une recombinaison d’éléments « anciens » souvent rendus, par ce fait même, méconnaissables et/ou cachés, à la manière d’un palimpseste. C’est aussi ce que l’on pourrait appeler un « phénomène émergent ».
Les « tables rases », cela n’existe pas, cela ne peut exister. Sauf, bien entendu, par le biais du déni, de l’oubli et du non-dit (qu’ils soient volontaires ou involontaires).
Le passé continue toujours, à sa manière souvent détournée, voire tortueuse, de « travailler » ses héritiers, le présent, l’avenir.





Être submergé d’informations nous soûle, nous brouille l’esprit. Celui-ci, en réaction, peut se « fermer », et plonger dans l’indifférence. A moins qu’une info particulièrement « forte » ne le réveille, un peu comme le ferait une décharge électrique.









P. Laranco


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