jeudi 22 octobre 2015

Et si nous réfléchissions ?...

On a maintenant une ébauche d’explication de l’imprévisibilité du comportement humain : la nature quantique de la pensée (je vous renvoie, pour plus de détails, au numéro d’octobre 2015 du magazine SCIENCE & VIE).



La pensée, qu’est-ce ? Une expression du comportement des neurones humains ? Une émanation des cellules (non-quantiques) regroupées en un réseau ultra-complexe que l’on désigne par le nom de cerveau ?...Quelque chose qui traduit leurs activités, leur interaction ?
Des objets quantiques (les électrons et autres particules ultra-élémentaires) peuvent donc émaner une nature non-quantique (la matière, les divers objets qui constituent le macrocosme, à notre échelle familière et à celle de l’infiniment grand) ; et, inversement, des objets non-quantiques tels que nos cellules cérébrales seraient en mesure d’émaner une réalité de nature quantique : la pensée ?
Tout cela ne peut que nous donner fortement à réfléchir…



Question : partant du postulat (récemment avancé par certains psychologues expérimentaux) que la pensée humaine est un phénomène quantique, et du postulat (celui-là connu depuis le début du XXe siècle) que les comportements des composants les plus essentiels de la matière, à savoir les particules élémentaires, sont des manifestations de même nature, serait-on fondé à affirmer que la pensée humaine pourrait être « matérielle » ?



La perception est, par essence, une forme de tromperie qui tronque, tranche.
Ce ne sont pas seulement les Hindous et les Bouddhistes qui l’affirment.
Les implications de la physique quantique l’induisent également.



Notre perception est double : elle nous guide, mais nous revêt aussi d’œillères.



Nous avons une « conscience de soi » mais, quelque soit l’étendue, la prégnance de cette conscience prépondérante, elle ne nous dit pas grand-chose de tous nos « Moi » cachés, latents, potentiels. Nous sommes une addition de « Moi » multiples qui s’entre-ignorent et/ou s’entre-chevauchent.




On associe la pulsion sexuelle à l’amour, comme en témoignent d’assez nombreuses langues.
Mais ne serait-ce pas, en un certain sens, une grossière erreur ?
La libido est, en fait, on le sait maintenant, gouvernée par la testostérone, qui est l’hormone masculine (quoique présente aussi, mais en quantité moindre, chez la femme) du désir sexuel…mais tout aussi bien de la violence et surtout de l’instinct de domination. Voilà qui pourrait donner (du moins en partie) l’explication de bien des phénomènes, tels « l’amour vache », le harcèlement sexuel et la mentalité sexuelle « prédatrice », la possessivité morbide, la violence domestique, les agressions sexuelles, les actes sexuels à tendance plus ou moins « bestiale » auxquels beaucoup de couples s’adonnent dans un plein consentement mutuel lié à une commune recherche de l’ « intensité », le viol, et j’en passe sans doute.
Le mot et la notion d’ « amour », trop souvent, sont une sorte de « fourre-tout » regroupant et rapprochant des types de ressentis et de rapports qui n’ont qu’une parenté lointaine. L’amour d’une mère pour son enfant ou l’amour dit « universel » (l’agapè des Grecs) sont gouverné par des hormones tout à fait distinctes de la testostérone (l’ocytocine notamment). De sorte que « les gens », les individus lambda, sont dans une totale confusion (même si, malgré tout, nul, depuis la nuit des temps, n’ignore le pouvoir souvent mortifères des relations dites « passionnelles »). C’est le langage qui forge les concepts. Dire « je t’aime » à une personne pour laquelle on n’éprouve rien d’autre qu’une pure attirance sexuelle est totalement impropre. Cependant, cela a une grande utilité dans le domaine de la manipulation, où l’être humain excelle.
Et que dire de ces « amours dévorants » qui finissent par prendre, à terme, la figure de la franche haine ; de ce que les psychanalystes appelaient « l’ambivalence des sentiments » ?...



Si l’on s’attache souvent au passé, c’est qu’au moins, il nous est connu.
Il nous apparaît donc plus sûr et, du coup, quand il n’a pas été trop moche ou excessivement traumatique, nous sommes assez portés, dans l’ensemble, à déplorer sa « perte ».
L’avenir est gros de trop de surprises, voilé de trop de brouillards denses. Les nostalgiques, les conservateurs et autres passéistes ont, je pense, encore devant eux un nombre certain de beaux jours, même en tenant compte de nos fameuses « aptitudes adaptatives » et des exhortations à vénérer le « progrès » et le changement qui caractérisent de façon si frappante le « bain » de modernité qui nous imprègne.



A force de chercher le mieux, on peut parfois tomber sur le pire.



Et si la misogynie était, avant tout  patriarcat, en premier lieu, une affaire de femmes ?
Si son principal socle était, en fait, l’inimitié (patente) qui oppose la femelle à la femelle ; le bon vieux « syndrome de la Grande Mère Inégalable » ?
Le relatif échec du féminisme s’expliquerait alors d’une manière relativement aisée. Méfiance, voire antipathie entre les femmes empêcheraient tout sentiment de solidarité, d’intérêt commun, donc toute possibilité durable de regroupement, d’action commune vraiment efficace (de type  lobby, ou syndicat, par exemple), et ce même en dépit des souffrances, frustrations et injustices que leur impose la société.
Contrairement à ce qui se passe dans les autres groupes opprimés de la sphère humaine, les femmes ne comptent pas les unes sur les autres. Est-ce par peur des hommes et/ou par attachement chevillé au corps à eux…ou par défiance haineuse, envieuse et méprisante envers leurs consœurs, par impossibilité d’assumer, de « métaboliser » sainement la rivalité inter-féminine ? Les deux, sans doute.




Jalouser ? Une sérieuse perte de temps (et d’énergie mentale) que celui/celle qui cherche, réfléchit et crée vraiment ne peut se permettre. Un truc pour les mesquins, les étriqués qui n’ont rien d’autre à quoi s’accrocher en dehors de leur sentiment, chevillé au corps, d’être « MO – le centre de l’univers »…mais qui, en fait, et simultanément, sont et demeurent taraudés, de manière plus ou moins perceptible, par leur doute (essentiel à leurs yeux) quant à leur propre « valeur » et donc, par un sentiment (dissimulé mais non moins chronique pour autant) de dévalorisation.



Il est, apparemment, plus difficile de se méfier, de détester, que d’aimer, d’accorder confiance (surtout dans notre monde nombriliste).
C’est ce qui explique que l’amour soit rare.



Le temps, c’est de l’oubli.



Dans les groupes humains, le dernier arrivé a toujours tort.



Les calculs et estimations de la science  tendent, ces temps-ci, de plus en plus fortement à rejoindre certaines vues de la spiritualité orientale  ou de la philosophie platonicienne : le réel nous est voilé dans sa quintessence, sa vérité suprême. Non seulement ses dimensions et son dynamisme nous font barrage, mais il est peut-être, même, le résultat d’une « simulation » informatique hors de notre portée. Et puis aussi…nous sommes dedans. Nous faisons partie de son ensemble. Alors que, pour le comprendre vraiment, il faudrait le voir de l’extérieur.



Le langage des mots est une sorte de Janus de l’information : il a tout aussi bien le pouvoir et la fonction de désigner et de décrire que ceux de masquer, ou de déguiser.
Mais l’ambigüité n’est pas non plus absente de cet autre langage que nous est celui des chiffres.





P. Laranco.















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