mardi 16 juin 2015

Les OISEAUX NOIRS de Patricia LARANCO.


Les oiseaux noirs, par-dessus les toits, se répondent. Leurs becs durs émettent des cris disgracieux, si sonores qu’on dirait des cris d’apocalypse. Ils ont, en tout cas, le pouvoir de transpercer l’air, et de pilonner les tympans, de les briser. Leur force âpre et singulière, il faut le dire aussi, profite de ce que toutes les vieilles fenêtres soient ouvertes, béatement béantes sur une journée estivale, blanche et moite. Sont-ils tout près ? Sont-ils très loin ? Bien malin qui saurait le dire.
Invisibles à l’œil nu, ils sont condamnés à n’être qu’imaginés. Seul le cri – mais au combien magistralement – nous parle de ce qu’il y a en eux de ténébreux, d’intelligent, de féroce, d’aigu…et, par-dessus tout, d’ubiquitaire. Brutalement, la véhémence de leurs cisaillements acoustiques ne fait que nous rappeler tous les mondes secrets qui côtoient le nôtre.























Texte et photographie : Patricia Laranco.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire