dimanche 12 avril 2015

Un beau texte du poète français Richard TAILLEFER.

Sous le vent et la lune je garde l’étang aux nénuphars. Le ciel d’automne dans la nuit sombre peu à peu. Je regarde au loin, cet horizon  qui s’éloigne de plus en plus de moi. 


Une lampe solitaire achève de brûler et se métamorphose. Sonne, sonne à trépas la cloche du village, avec cet air de morgue et de vaillance.


L’orage ce soir s’est abattu. Le long des rues désertées claquent les volets. Seule brille la petite lumière d’une fenêtre


Dans leurs parodies posthumes, les branches des saules pleureurs font de grands signes de croix. J’observe furtivement la naissance d’une étoile nouvelle et soupire une dernière fois.


À mes pieds s’amoncellent 
Les feuilles mortes 








Richard TAILLEFER









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