jeudi 4 décembre 2014

Un très beau poème de José LE MOIGNE (Martinique) : TALWEGS.



Je donne acte à la pluie
de ses propres désordres



l’épaisseur d’un mot
suffit à celer l’heure



aux méandres du vent
l’horloge s’ouvre les veines



*



Vieux lignages de récifs
dans le creux de la vague



cette terre est une terre
à hauts conflits d’azur



des talwegs de digues
arrêtent la marée



rien de sacré pour l’arbre
qui méconnaît le cercle



*



Il y a tant de désirs
dans l’inconscient des dunes



tant de froids souvenirs
sous les poutres noircis



le long des quais déserts
le vent reste si calme



qu’une pluie de regrets
agite les membrures



quand la marée digère
le ventre des épaves










                                José LE MOIGNE







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