jeudi 7 août 2014

Un poème de Patricia Laranco, AU NOM DU BIEN.

L'aversion, le rejet
qui
vous montrent du doigt,
la désapprobation
qui se fait répulsion;
l'altérité
que vous portez comme un fardeau
parce qu'elle attire
le dégoût, le mépris;
ça peut venir
pour n'importe quelle raison.


L'intolérance, écho de l'ego, fille de
Narcisse campé sur ses ergots
peut trouver
n'importe quel prétexte, et sujet
à haïr
pour peu que vous osiez différer; ça suffit.


La conformité, la "normalité" sont là
et l'Homme, individu grégaire et routinier
peut, à tout instant, trouver ses têtes de Turc,
ses émissaires boucs, et ses souffre-douleur
comme s'il avait besoin
de ça, pour respirer.


Malheur au clou qui dépasse, qui sort du rang,
qui se signale à l'attention de ses pairs,
malheur à celui qui, mis en minorité,
se prête à l'action
des redresseurs de torts.
Cela tient du réflexe, chez l'être humain
et ce d'autant plus qu'il se sent déboussolé.
  

Il faut avoir été,
ne serait-ce qu'un jour,
ne serait-ce qu'un temps
infime, le paria,
le pauvre hère souillé par tous ces regards,
ces silences et ces airs offusqués, distants,
ces esquives, ces refus d'entrer en rapport
pour comprendre qu'ils marquent, et enveloppent ainsi
que fers rougis et que carapaces
de boue;


au nom du Bien
est le masque hideux de la haine !"







Patricia Laranco.

1 commentaire:

  1. Pour ce " bien" qui nous saisit et nous lie inéluctablement, merci

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