mercredi 18 juin 2014

Une photopoésie de Patricia LARANCO : LE MASTODONTE.


LE MASTODONTE.


Soudain, il apparut, occupant tout le ciel
monstre démesuré aux flancs lourds, bourgeonnants
d’une blancheur moirée soulignée d’ombres crues ;
il avait l’air d’un drap
d’énormes dimensions
gorgé d’humidité
que l’on aurait tordu.
Son ventre s’inclinait,
pelucheux, rebondi,
dangereusement bas
touchant presque le sol,
l’effleurant
de son poids,
comme prêt à s’ouvrir,
prêt à se craqueler
sur un hideux fœtus
ou bien à marteler
telle une harde d’aurochs.
Nous regardions son corps
de larve musculeux,
digne d’un bibendum
tant il était gonflé
menacer de couvrir
le fond de l’étendue
où l’horizon semblait
se faire tout petit.


Le grand cumulus blanc
n’était-il pas

de chair ?


























Texte et photo : Patricia Laranco
(Tous droits réservés).

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