mercredi 14 mai 2014

LES LIEUX, poème de Patricia LARANCO.


La plupart du temps les lieux
ne sont que dédales absents
coincés
entre pluie et soleil
où nous errons,
fluides reflets


La plupart du temps nous frôlons
leur fragile réalité
vaste déploiement compliqué
qui n’a nulle destination


La plupart du temps nous cherchons
dans leur vaste fouillis fractal
en explorateurs maladroits,
en anonymes
butineurs
La plupart du temps nous passons
moitié distraits moitié pensifs
comme des chalands étourdis
qui piocheraient dans quelque étal,
des spectres sur tapis roulant


ils font toujours faux-bond,  les lieux,
encombrés de dédoublements,
obscurcis par
l’hésitation
qui les encoconne d’essaims,
qui les prolonge
de nuées,
de palimpsestes chuchoteurs
aux bousculades égarées,
aux écartèlements furtifs


toujours distants, éparpillés,
veinés
de filigranes bleus
ils
se dirigent vers demain
en automates de cristal ;
ils se font
et ils se défont –
paquets de tentacules flous,
divergences aux larmoiements clairs,
carrefours resserrés
en nœuds.
Ils se dissipent
par détours,
par faisceaux fibreux et rétifs
qui déjouent
notre entendement
et plus rien
n’est assuré.


Et nous y marchons
sur des œufs.






Patricia Laranco.

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