mardi 11 juin 2013

Un très beau texte du jeune auteur mauricien (15 ans) Aqiil GOPEE.

À force de proférer des mensonges, tes lèvres d’eau froide finiront par brûler. Toi qui prétends connaître le monde, qui prétend devenir plus tard ingénieur des cieux, sculpteur des espaces, prends garde. Prends garde aux braises qui tapies au creux de ta langue, guettent. Quand un jour tu tisseras le métal chaud d’une fusée entre tes mains jeunes comme le lait, quand un jour tu contempleras de tes yeux-charbon l’enfant de tes entrailles, quand demain il s’envolera comme un oiseau sans ailes vers le vide, il crachera du feu. Et ce feu, cette ultime déflagration t’écorchera l’âme, t’embrasera la chair et tu brûleras, brûleras comme moi j’ai brûlé quand nos mains se sont touchées pour la première fois.


Aqiil GOPEE.

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