vendredi 8 mars 2013

Texte : "LA PROLIFÉRATION" .



Le monde est un désordre et la forêt des choses
cache l’arbre du temps.
Les colimaçons fuient s’entortillant autour des lignes de nos corps comme lianes serrées.
Que signifie la luxuriance du matin ?
Tout au plus, dans cette foison, peut-on nager…se faufiler, parmi les buissons de grappes.
Les choses en grappes vous surveillent du regard
pour voir si vous n’allez pas faire de faux pas.
Elles n’ont qu’une hâte : en profiter, si ça survient pour vous dévorer, vous escamoter en elles.

Comment ne pas s’affaisser sous le poids du trop ?
Ne pas plier ployer sous son exubérance ?
La banlieue qui égrène ses petits cafés gris…qu’on longe et dans lesquels on ne saurait entrer.
La banlieue et sa consistance de pudding…de gelée qui serait agitée de tremblote.
Pleut-il…ou pleure-t-il ?
Trop. Trop.
Il y en a trop.
Cela manque de place.
Quelle autre solution que se glisser parmi ?
Esquiver le trop-plein de choses est une lutte. Un réflexe qui est lutte sans se tenir pour tel.
Et quelquefois il faut abattre sa cognée.
Ménager son chemin par des coups de machette.
La prolifération des choses exige ça.
C’est elle qui nous incite à tailler dans le vif.



08/02/2009.
Patricia Laranco.

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